Formation : mettre les émotions au cœur de l’apprentissage

11 min de lecture

Alors, que 85 % des métiers qui seront exercés en 2030 n’existent pas encore [1], il est nécessaire de se former en continu pour développer de nouvelles compétences. Apprendre à apprendre est d’ailleurs considérée comme l’une des plus importantes softskills du 21ème siècle. Or, le désengagement peut être fort en formation, notamment à distance[2]. Quelques pistes pour revisiter les façons d’apprendre.

 

 

 

 

 

Les collaborateurs d’aujourd’hui ont tous eu, au moins une fois dans leur vie, une expérience négative à l’école : professeur autoritaire, échec, injustice, stress… Adultes, nous portons les traces de ces mémoires d’apprentissages. Lorsqu’il s’agit de nous former, nous pouvons donc avoir des résistances, notamment en entreprise.

 

A distance ou en présentiel, redonner de la valeur au lien humain

Le problème principal des formations n’est souvent pas le contenu ou le format (présentiel/distanciel) mais le manque d’aspect communautaire. « Notre capacité à apprendre est étroitement dépendante de la qualité de nos relations avec l’enseignant, nos pairs, la famille, les amis et la communauté. » expliquent les auteurs de Neurolearning. La question de l’inclusion, évoquée par Will Schutz dans l’Elément Humain[3], est donc essentielle.

 

Les apprenants se sentent-ils importants, reconnus pour leur singularité durant la formation ? Le programme prévoit-il des temps d’échange ?

 

Par ailleurs, l’essor du Collaborative Learning, une méthodologie d’apprentissage dans laquelle les membres d’une entreprise partagent leur savoir, témoigne de l’envie de progresser grâce et avec les autres.

Transmettre c’est prendre le risque de créer un bouleversement parfois nécessaire pour qu’une personne change de comportement

 

Face à l’évolution des métiers, les recruteurs attendent de nouvelles aptitudes des collaborateurs. Un manager doit pouvoir coacher et inspirer. Une caissière doit savoir faire la conversation avec un client pour recréer du lien social au supermarché[4]. Former aux compétences comportementales nécessite de travailler sur les croyances des personnes et renvoie à un questionnement sans réponse manichéenne : quelle attitude adopter pour avoir de bonnes relations et de l’impact au travail ? L’enjeu dans ces formations est là aussi humain, c’est pourquoi les Responsables formation demandent de plus en plus aux formateurs d’avoir une casquette de coach.

 

La formation n’est donc plus un bloc à part mais un processus continu qui laisse de la place à l’échange car un contenu pédagogique sans interaction humaine est comme un vase sans fleur.

 

 

 

[1] Source : Rapport de Dell et de l’Institut pour le Futur 2017

[2] Le taux d’achèvement moyen des cours pour un LMS typique est de 20 à 30% : Quel avenir pour la formation en ligne après la crise ? – https://360learning.com/fr/blog/avenir-formation-en-ligne/

[3] L’élément humain – Comprendre le lien entre estime de soi, confiance et performance- William Schutz InterEditions 2018

[4]  « Les blabla caisses, une solution pour recréer du lien social au supermarché » – France info – 31/01/2022

 

Par Par Delphine Tordjman , Coach et formatrice en leadership. Auteur de « L’art du feedback » aux éditions Géreso.

Les collaborateurs d’aujourd’hui ont tous eu, au moins une fois dans leur vie, une expérience négative à l’école : professeur autoritaire, échec, injustice, stress… Adultes, nous portons les traces de ces mémoires d’apprentissages. Lorsqu’il s’agit de nous former, nous pouvons donc avoir des résistances, notamment en entreprise.   A distance ou en présentiel, redonner de la […]

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