L’utilisation du tutoiement dans les offres d’emploi a presque doublé ces 3 dernières années

10 min de lecture

Êtes-vous déjà tombé(e) sur une offre d’emploi rédigée avec le pronom “tu” au lieu du traditionnel “vous” ? Le tutoiement dans les offres est un phénomène encore minoritaire mais qui croît rapidement, au point de devenir une tendance émergente. Indeed a analysé toutes les offres d’emploi de sa plateforme française et a détecté une augmentation rapide de l’emploi du tutoiement dans les annonces.

En effet, depuis le 1er janvier 2020, le poids du tutoiement dans les annonces a quasiment doublé (+91%). Si cela ne représente que 3,2% de l’ensemble des offres d’emploi, certains secteurs y ont néanmoins recours nettement plus régulièrement …

Par

Plus d’une annonce sur 10 est rédigée à la 2è personne du singulier dans les secteurs du marketing, des médias et de la communication. Le secteur de l’IT (plus précisément, le développement informatique) se hisse en 3è place de ce podium du “jeunisme”.

En effet, si l’usage du tutoiement peut se comprendre sur certains postes traditionnellement prisés par les jeunes (les recruteurs cherchant à rendre le poste et l’atmosphère de travail plus sympathiques et attractifs), ce choix de rédaction contribue aussi à véhiculer un message quelque peu dissuasif aux chercheurs d’emploi plus âgés. Cela peut malheureusement dissuader des candidats seniors de postuler, ceux-ci se sentant moins à l’aise dans un contexte de tutoiement.

Le taux d’emploi des seniors est déjà faible en France comparé à celui d’autres pays d’Europe : 56 % des 55-64 ans sont en emploi en 2021 selon la Dares. Pour les 60-64 ans, le taux d’emploi tombe à 35,5 %, près de 11 points sous la moyenne de l’Union européenne. A l’heure où le gouvernement souhaite repousser l’âge légal de départ à la retraite, les entreprises doivent se préparer à mieux intégrer les seniors. Les offres d’emploi utilisant le tutoiement ont tendance à décourager – volontairement ou non – les candidatures de profils seniors, donc n’envoient pas vraiment le bon signal”, explique Alexandre Judes, économiste au sein du Hiring Lab d’Indeed.