Pourquoi le monde de la finance est-il encore largement masculin ?

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Le plafond de verre existe forcément dans la finance comme ailleurs.

Par Christèle Biganzoli , fondatrice de ritchee, conseils d'experts

Il faut remonter 56 ans en arrière, le 13 juillet 1965 pour que l’Assemblée Nationale permette enfin à une femme d’ouvrir son propre compte bancaire sans avoir besoin de l’autorisation de son mari.

En 2014, le code civil évolue et l’expression « gestion en bon père de famille » disparait du code civil napoléonien. C’est dire si la gent féminine a eu du chemin à faire.

 

Ces différentes étapes ont été forcément des appels aux métiers de la finance pour les femmes.

Des exemples emblématiques permettent de penser sans limite que le genre n’est pas un obstacle à la réussite dans les institutions de la finance : la Bulgare, Kristalina Georgieva à la tête du FMI Fonds Monétaire International, Christine Lagarde responsable de la BCE Banque Centrale Européenne et Janet Yellen ex Présidente de la FED actuellement secrétaire au Trésor du gouvernement Biden.

Le plafond de verre existe forcément dans la finance comme ailleurs, aucune femme dirigeante n’est présente actuellement dans les entreprises du CAC 40 même si la loi Copé-Zimmermann a sensiblement permis de renforcer la parité de leurs conseils d’administration et de surveillance.  Le sujet reste sociétal, et nécessite donc de légiférer encore, pour preuve la récente loi pour imposer plus de parité aux entreprises de plus de 1000 salariés avec un minimum de 30% de femmes (ou d’hommes) dans les instances dirigeantes dès 2027.

La parité ne se fera pas sans un changement important des mentalités y compris en venant des femmes elles-mêmes. En effet, elles s’interdisent encore trop souvent de se lancer dans l’univers de la finance :  les FINTECHS en sont l’exemple moins de 10% de femmes fondatrices dirigeantes. Il faut dire que le financement, outil clé de l’entreprenariat, montre encore des statistiques déplorables sur les levées de fonds accordées aux sociétés dirigées par des femmes.

Personnellement, je ne me suis jamais posée de questions dans mes choix professionnels. J’ai avancé, foncé, parfois subi des échecs et vécu des succès. A aucun moment ma condition de femme, n’est entrée dans l’équation de mes choix. Les seuls moments où je prends conscience, professionnellement parlant, d’être une femme c’est lorsque l’on me fait remarquer de faire partie d’une minorité. Ne rien s’interdire, ne serait-ce pas la première voie à suivre ?