To doubt or not to doubt?

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Courage, résilience et vulnérabilité dans les prises de décision.

Par Fanny Potier-Koninckx , associée-partner au Boston Consulting Group

Il est attendu des dirigeants qu’ils prennent des décisions. Lorsqu’une entreprise lance des transformations ou des changements importants, le nombre et la fréquence des décisions augmentent exponentiellement. Ces moments en particulier peuvent conduire une équipe dirigeante à s’interroger sur ses modes de fonctionnement en la matière.

 

La délégation figure parmi les premiers points revisités. En effet, en dépit des avancées managériales en termes d’autonomisation des équipes, force est de constater qu’il reste des efforts à faire et que beaucoup de décisions tactiques continuent d’être renvoyées en haut de la pyramide, qui devient rapidement un goulot d’étranglement… Pourtant, une bonne répartition des efforts collectifs viserait à limiter les prises de décisions d’une équipe dirigeante aux décisions importantes et très impactantes au regard de la stratégie du groupe et des enjeux de transformation. Cela demande du courage. De la part des collaborateurs du terrain qui doivent précisément occuper ce terrain de la décision. Et de la part des dirigeants qui doivent avoir le courage de faire confiance aux équipes, de distribuer leur autorité, mais aussi de revenir sur le devant de la scène décisionnaire en cas de statu quo bloquant ou de décisions difficiles.

 

Deux autres aspects importants se situent à la marge de ces considérations : la résilience et la vulnérabilité.

 

La résilience est la face cachée du courage. Oser prendre des décisions difficiles, voire parfois prendre des décisions tout court au bénéfice d’un environnement qui s’appuie sur le ou les décideurs, augmente le risque de se tromper. On dit souvent qu’on apprend de ses erreurs. Certes. Pour autant, la leçon n’est pas toujours facile à recevoir ni intégrer et elle mobilise la capacité à créer un espace pour recharger les batteries et rebondir. Se relever d’un échec demande également de garder la foi dans le fait qu’il pousse toujours une fleur au milieu du désert. « Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible. » disait Albert Camus à propose de résilience.

 

Pourquoi enfin évoquer la vulnérabilité, en même temps que le courage et la résilience ?

Lorsqu’on est en situation de leadership, on subit une tension permanente entre apparaître sûr de soi et de ses décisions et être authentique. Une équipe dirigeante doit trouver le bon dosage entre inspirer la confiance par un comportement collectif décisif, assertif et sans failles et démontrer son humanité individuellement en partageant ses doutes et ses questionnements sur le chemin tracé.